Transat Cyladel

Ile de flores

Port de LajesMardi 21 mai. La marina de Lajes est toute récente et toute petite. Nous devons nous mettre à couple d'un autre voilier, un russe qui a fait la Transat de l'ARC, en novembre, et rentre en Europe. Sur les pontons beaucoup de français, Lajes devient progressivement un atterrissage pour ceux qui font la transat retour, compte tenu des vents qui, cette année sont contraires. Cette ile est remarquable par l'accueil fait aux voyageurs marins. L'ile est montagneuse, le village de Lajes s'étire sur la pente qui descend au port, il est aisément accessible à pied. Après 21 jours de bateau ça permet de se dégourdir les jambes.
Objectif n°1 : faire du gazole, au moins pour relier Faial, une ile dont le port Horta est le lieu d'atterrissage par excellence des gars qui font la transat retour. Sur la marina de Lajes pas de gazole, il faut aller le chercher à la station service dans le village, à près de 1 km du port, encore faut-il avoir des jerricanes, et de ça Jean Pierre n'en a pas ! A midi la faim nous tenaille. et nous décidons d'aller manger un steak frites au restaurant, par la même occasion, nous cherchons à acquérir des jerricanes dans les commerces locaux, sans succès.
Port de LajesD'énormes steaks frites arrosés de nombreuses bières, dessert, café pour 47,50 € !!! et en prime le patron nous prête un jerricane de 60 l, que nous faisons remplir à la station service locale, laquelle nous fait livraison du bidon au bateau, très sympa tout cela. Quelques courses d'approvisionnement l'après-midi. Un repas avec coryphène en papillotes, préparées par Jean Pierre et une bonne nuit réparatrice, à peine perturbée, vers 3 h du matin, par un voilier qui vient se mettre à couple de CYLADEL, Visiblement des pros, qui ont fait la traversée en 14 jours, sur un seul long bord, les chanceux !!!

Mercredi 23 mai. Dans la matinée, nous errons sur les quais, bavardant avec les autres équipages, dont beaucoup de français, qui ont tous atterris ici à cause du vent dominant ces jours derniers, aux durées de traversées variables, de 14 j (dito) à 28 jours !
Nous quittons Lajes vers 13 h, direction Horta sur l'ile de Faial distante de quelques 130 miles, une nuit en mer, mais compte tenu du vent nous avançons au moteur.

Ile de Faial

HortaJeudi 24 mai. Nous arrivons à Horta vers 9 h du matin, le temps est maussade; nous nous amarrons sur le quai d'accueil, et allons faire les formalités, port, immigration et douane. L'accueil est sympa. Nous restons à notre accostage, et dans la journée 4 bateaux viendront se mettre à couple, c'est l'affluence sur l'océan en cette période. Nous désirons faire le gazole, mais le préposé au service refuse, prétextant que son tuyau est trop court. Nous le ferons en partant.
Par l'intermédiaire de la capitainerie, un service de laverie de linge vient prendre notre linge sale et nous le ramènera vendredi soir, nous en aurons pour 110 € avec 27,5 kg de linge lavé et repassé.
Balade en ville pour un premier repérage, visite des chipslander pour trouver des joints de hublots en vain. Nous rendons visite au mythique café sport, chez Peter.
Peter Une institution à Horta. Tous les marins du monde qui ont fait la traversée sont passés chez lui. C'est maintenant son petit fils qui tient le bar. Un pièce obscure d'une quarantaine de m2, aux murs et plafonds tapissés de fanions et autres oripaux, où l'on sert à boire et à manger. La bière y coule à flots, et on y boit en apéritif le fameux gin tonic, avec le traditionnel steak frites que désire manger tout navigateur, après un long séjour en mer. La wifi est gratuite ici !

Chez PeterNous décidons de diner en ville et notre choix se porte sur un resto recommandé par un gars du port qui parle bien le français. Le restaurant Canto da Coca en bout du quai du port de pêche. Auparavant nous déambulons sur ce quai où se déchargent des multitudes de thon entassés dans des carioles avant d'entrer à l'usine de conservation, située sur le quai, c'est rustique et loin des bateaux de pêche automatisés, aussitôt pêchés aussitôt en boite !!!
Au menu nous choisissons un mix de viande boeuf à griller, concept très original : des pierrades individuelles sur laquelle on fait griller à sa convenance la viande de boeuf servie à part, accompagnée de frites excellentes; auparavant on nous amène à chacun une plancha avec des petits ramequins de sauces, une petit assiette de salade verte avec tomate et un fromage local passé au four et crémeux. Bref un régal que tout cela, et nous dégustons avec gourmandise la viande et les frites.

La tradition de HortaJetéesr Les quais et les jetées du port de Horta sont recouverts de peintures représentant les logos et autres signatures des bateaux passés ici. Tout bateau se doit d'y laisser sa trace. CYLADEL est déjà passé deux fois ici, Gérard et Jean Pierre partent donc à la recherche de cette marque, et la trouveront sur une jetée, il faudra la raviver avant de partir.
Christian et Gilles partent eux faire une petite marche en ville, et d'abord la poste pour expédier quelques cartes postales. Et là dans toute sa splendeur on découvre l'administration portuguaise, quelque peu identique à ce qu'était la poste chez nous voici quelques années. Bref avec de la patience on arrive au bout ! Ensuite repérage du supermarché pour l'approvisionnement avant le départ. On finit à la boutique chez Peter pour acheter tee shirt et polo souvenir.
Le soir Jean Pierre nous invite au restaurant chez Peter (heureusement réservé le midi car il y affluence, notamment à l'heure de l'apéro. Steak frites pour Jean Pierre et Gérard, Beignets de morue salade pour Christian et Gilles. Jean Pierre est déçu par son steak et ses frites, évidemment rien à voir avec le menu de midi.

Cratère du volcan


Vendredi 25 mai. Nous louons une voiture et partons faire le tour de l'ile. D'abord le cratère d'un volcan éteint : Crudeiro : 2000 m de diamètre, 400 m de profondeur, nous le surplombons depuis un promontoire, magnifique !
Redescente par une piste carrossable vers la côte nord de l'ile. La faim nous tenaille et nous arrivons au restaurant Pasquinhas perdu dans un petit village très charmant. Là, au menu ce fut soupe locale, excellente, et bacalau grillé avec ses légumes, une merveille, bien grasse malgré tout : un énorme filet de morue grillé, avec aux dessus des tranches d'oignons grillés, accompagné de pommes de terre, carottes, et haricots verts, un régal, avec une bouteille de vin blanc local. Le restaurant est en hauteur, une large baie vitrée donne la vue sur l'océan.

Phare de Capelinhos Nous filons vers la pointe Est de l'ile. Le phare de Capelinhos, curiosité majeure de l'ile. En 1958 une éruption volcanique créa un isthme en bout de l'ile et de ce fait a mis le phare en terre. Une exposition a été aménagée au pied de ce phare, du style Vulcania en Auvergne. Nous l'avons visitée puis nous sommes montés en haut du phare d'où la vue est magnifique. Dans ces lieux la nature n'a pas repris ses droits et seul la lave règne en maitre.
Nous rentrons à Horta en longeant la côte, magnifique.et nous apercevons en arrivant à Horta la pointe de l'ile dont la forme rappele la forme d'une baleine. La principale activité économique des Açores, fut la chasse à la baleine, les baleinières, longues barque plates à rames, embarquaient les rameurs et un chasseur muni d'un harpon; c'était un vrai combat, la baleine harponnée trainait alors la barque jusqu'à épuisement, avant d'être ensuite trainée à terre puis depecée.
Christian et Gérard vont faire l'approvisionnement du bateau, Jean Pierre et Gilles restent au bateau pour bricoler ; En fait depuis quelque temps nous avions constaté que l'alarme niveau haut de la cale apparaissait fréquemment et après avoir incriminé des entrées d'eau par l'avant du bateau lors des embarquements de paquets de mer, Jean Pierre a découvert une fissure dans la cloison de la cuve d'eau potable. Ils vont donc essayer de réparer cette fuite.
Soirée tranquille avec apéro.

LogoSamedi 26 mai. Le matin, Christian va rendre la voiture et avec l'aide de Gilles va chercher des bouteilles de camping gaz, nous étant aperçu un peu tardivement que nous n'en aurions pas assez pour finir notre périple. Puis Christian va chez Peter faire de l'internet afin de prendre connaissance de ses mails et recharger de livres son ebook. Gilles, Jean Pierre et Gérard vont sur la jetée donner un coup de fraicheur à la peinture de CYLADEL. En fin de matinée nous faisons le plein de gazole, le pompiste du jour ayant accepté de tirer son tuyau sur 60 m, alors que son collègue avait refusé, pretextant que le tuyau était trop court, cela nous a évité de revenir nous accoster auprés de la pompe une fois partis.
13 h les deux bateaux à couple se détachent de nous et non sans l'aide de tous, nous quittons le quai de Horta. Cap sur Pont Delgada, ultime étape aux Açores avant de finir la traversée de l'Atlantique. Nous passons au nord de l'ile de Pico, marche au moteur.

Dimanche 27 mai. Nous sommes vent 3/4 arrière, sous voiles, le temps est frais et nuageux. Vers 11 h une baleine vient jouer près de CYLADEL. Nous sommes d'abord surpris par une sorte de sifflement et Jean Pierre voit un gesyer au raz de l'eau, puis une grosse masse, couleur gris foncé, qui sort de l'eau et replonge aussitôt. On suit du regard cette masse grise, par transparence, sous l'eau, qui semble passer sous le bateau puis un nouveau geyser bruyant et la voilà de l'autre coté. Y en a-t-il plusieurs ? où est-ce la même ? Mais elles vont nous émerveiller pendant un long moment. BaleineBaleine

Ensuite ce sont les dauphins qui jouent devant l'étrave.Dauphins
Le bateau étant à plat nous prenons des repas quasi normaux, ce qui fut rare depuis notre départ. Nous arrivons à Ponta Delgada vers 14 h. La marina est immense mais les pontons sont quasi vides. Repas, formalités du port, police, immigration. L'accueil est parfait. Balade sur le port et les quais et une bonne bière au bar. Nous ne visiterons pas l'ile malgé ses magnifiques paysages volcaniques nous dit-on. Nous nous sommes fixés une arrivée à Martigues avant le 15 juin, Gilles doit embarquer le 16 juin vers la Corse pour randonner sur le GR 20 Sud. Nous partirons donc demain matin même si Ponta Delgada nous laisse une bonne impression. Nous laisserons les iles des Açores, et là aussi, il faudrait prendre plus de temps pour visiter toutes ces iles, très accueillantes, avec les gens d'ici chaleureux et disponibles, dont le principal souci est de donner satisfaction aux visiteurs. Il va sans dire que partout les prix sont très doux, loin de la cherté de ce que l'on peut connaitre sur le continent.